Notre seconde réunion sest tenue comme convenu le
20 novembre à Nanterre, de 10 à 12 heures. Bien
que plusieurs dentre nous nont pu y participer, en
raison dobligations diverses (cours, séminaires,
etc.), 17 étudiants dont 3 jeunes chercheurs étaient
présents, ce qui atteste de lintérêt
et de lutilité de nos rencontres. Nous avons été
particulièrement heureux de constater que certains dentre
vous qui navaient pas pu assister à la première
réunion étaient là et ont activement participé
aux discussions.
Après un rappel des objectifs de ces réunions
et la présentation des participants, Salem Mokni a présenté,
dans le cadre de notre activité scientifique, un exposé
intitulé « Nouvelle lecture dune inscription
latine dUchi Maius » (Voir Résumé ci-dessous).
Cet exposé a donné lieu à une discussion
extrêmement motivante qui laisse augurer dun avenir
prometteur pour nos séances scientifiques. Nous navons
quun seul regret, celui de ne pas avoir consacré
plus de temps à la discussion ! A lavenir, nous ferons
en sorte de transmettre sur le site web lensemble des informations
annexes.
Par la suite, la seconde partie de notre réunion a été
consacrée aux projets en cours ou en préparation
ainsi quaux informations scientifiques.
Mohamed Benabbès a présenté un premier
bilan de notre activité sur le site africaantiqua.free.fr.
Malgré le peu de moyens et de temps, il nous semble que
celui-ci est largement positif. Certes, ce site est encore perfectible
mais il est accessible et offre déjà une première
passerelle entre étudiants africanistes. Il ne tient quà
nous tous de lenrichir de commentaires, dinformations,
etc... Une boîte aux lettres est dailleurs à
la disposition de tous sur ladresse africaantiqua@free.fr.
Nhésitez pas à lutiliser, nous serons
là pour vous répondre. Cest le principe du
Forum africanum, cette adresse pourra prendra, en effet, la forme
dun véritable forum de discussion dès que
nous bénéficierons dun espace plus important
sur le web. Car pour améliorer laccessibilité,
nous travaillons actuellement à une ré-élaboration
du site qui devrait être transféré sur le
portail de Paris I.
A cet égard nous vous transmettons les différentes
dates de conférence intéressant lAfrique :
- V. Brouquier-Réddé, Le temple de Caelestis et
de la Victoire de Caracalla à Thugga, 9/12/02, à
Paris VII, 105 rue de Tolbiac, salle 187.
- S. Gozlan, Récentes découvertes de mosaïques
à Carthage par l équipe canadienne de P. Senay,
le 12/12/02 à lENS, salle F.
Toujours dans le cadre de notre activité sur ce site,
Mohamed Benabbès a présenté le projet Bibliotheca
africana, partiellement visible. Il sagit de rassembler
lensemble des textes antiques et médiévaux
traitant de lAfrique antique, en portant une attention particulière
aux géographes. Ce projet vise à rendre accessible
des sources qui ne le sont pas dordinaire. Nous faisons
dailleurs appel à toute les bonnes volontés
pour mener à bien ce projet (écrivez-nous).
Un autre projet, visant à numériser lAtlas
archéologique de Tunisie à été soumis
à lassistance. Lidée consiste à
se cotiser afin de financer la numérisation des feuilles
de lAtlas sur des scanneurs de grand format et de le graver
sur des CD-Roms qui seront distribués aux intéressés.
Nous avons fait circuler une liste pour recueillir les noms des
personnes intéressées par ce projet, vous pouvez
vous y inscrire en nous écrivant sur africaantiqua@free.fr
sachant que plus on sera nombreux, plus notre participation financière
sera faible.
Nous sommes ensuite passés aux nouveautés scientifiques
en rappelant les dates et les thèmes de deux colloques
qui auront lieu en Tunisie très prochainement : le XVème
colloque international de lAfrica Romana à Tozeur
du 11 au 16 décembre 2002 et le colloque de Zama à
Siliana du 26 au 28 avril 2003.
Au nombre des nouveautés, M. Benabbès nous a également
présenté :
- Lindex onomastique des inscriptions latines païennes
de Carthage de L. Ladjimi-Sebaï, ouvrage publié par
LInstitut du Patrimoine de Tunis, 2002
- Une traduction de louvrage de Victor de Vita, récemment
paru, traduit par S. Lancel, Paris, 2002
Hédi Dridi a signalé la parution des derniers
volumes des revues
- Africa (vol. 18, 2000)
- Rivista di studi fenici (vol. 30, 1, 2002)
Enfin Meriem Sebaï a signalé la naissance de lassociation,
AOURAS, visant à promouvoir les études sur lAlgérie
antique, association créée par M. Morizot.
Comme nous en avions convenu dès notre première
réunion, nous avons le projet de tenir notre prochaine
réunion (janvier ou février prochain) à Aix-en-Provence.
Nous sommes actuellement en contact avec les africanistes dAix
et les responsables du Centre Camille Jullian afin de réserver
une date. Nous vous tiendrons au courant ...
Le prochain rendez-vous à Nanterre a été
fixé pour le 12 mars 2003 (date à confirmer) et
nous serons heureux découter François-Xavier
ROMANACCE qui sest proposé dévoquer
devant nous la question de la spoliation des biens des Donatistes
au ...
Enfin, nous avons évoqué la journée détudes
que nous comptons organiser à la fin de lannée
universitaire (mai ou juin). Plusieurs participants ont insisté
sur lurgence de définir un thème assez rapidement
afin de sy préparer au mieux.
Hédi DRIDI
Mériem SEBAI
Mohammed BEN ABBES
Résumé de lexposé de Salem Mokni
« Lexpression « Res publica Uchitanorum Maiorum
» et le statut juridique dUchi Maius sous le haut-Empire
romain ».
Après un rappel de labondante bibliographie concernant
les différents travaux portant sur le statut juridique
dUchi maius, S.M. résume la mise au point qui a été
faite par A. Beschaouch sur ce sujet1] . Ce dernier considère
que depuis le début du règne dAuguste
et dans le cadre de lorganisation du territoire de la colonie
de Carthage un pagus ciuium romanorum a été
créé à Uchi Maius. Ce pagus devait coexister
avec un castellum de pérégrins, préexistant,
jusquà la fusion des deux communautés en colonie
romaine en 229 sous Alexandre Sévère. Par Ailleurs,
A. Beschaouch considère que le castellum de pérégrins
est attesté dans lépigraphie dUchi Maius
par les inscriptions portant la mention Uchitani Maiores ou Respublica
Uchitanorum Maiorum [2] .
Or daprès létude de linscription
CIL, VIII, 26255 = ILS, 3401, qui mentionne la Respublica Uchitanorum
Maiorum (non signalée par A. Beschaouch) S.M. propose de
reconnaître dans lexpression Respublica Uchitanorum
Maiorum, non pas un castellum de pérégrins, mais
à un pagus de citoyens romains. Par ailleurs, S.M. remet
en cause lexistence, avant la promotion coloniale dUchi
Maius, dun castellum de pérégrins (supposé
par A. Beschaouch) contigu au pagus de citoyens romains attribué
à Carthage.
Discussion :
Arbia Helali demande à S.M. comment il explique le fait
que A. Beschaouch nait pas proposé cette solution
?
S.M. pense que linscription CIL, VIII, 26255 sur laquelle
il fonde son hypothèse gène la théorie dun
castellum juxtaposé à un pagus.
Sophie Saint-Amans rappelle quà priori lutilisation
de lethnique « Uchitani » indique la pérégrinité
de cette partie de la population dUchi Maius.
Meriem Sebaï est gênée par lamalgame
entre les termes Respublica et pagus, car à priori les
deux termes ne renvoient pas à une réalité
juridique identique. Elle se demande si on ne peut pas considérer
lutilisation de Respublica comme une façon dévoquer
les deux communautés juridiquement distinctes mais sur
la voie de la fusion en municipe.
Khaled Marmouri rappelle à cet égard que le terme
« Respublica » est utilisé pour désigner
une communauté possédant une caisse et un ordo.
[1] A. Beschaouch, Uchi Maius, I, 1997, p. 97-103.
[2] Id., Dougga (Thugga) études épigraphiques, 1997,
p. 63-64, n° 25.