Compte rendu de la quatrième réunion Africanistes

Centre Camille Jullian - Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme (MMSH)
Aix-en-Provence

2-3 avril 2003

 

Chers amis,

Comme nous nous l'étions promis dès notre toute première réunion (le 15 mai 2002), une 1ère réunion hors du cadre parisien a été organisée les 2 et 3 avril au sein de la MMSH d'Aix-en-Provence. Cette rencontre n'aurait pu avoir lieu sans l'aide précieuse de Madame Véronique Blanc-Bijon, secrétaire de rédaction de la revue Antiquités africaines. Qu'elle trouve ici l'expression de nos chaleureux remerciements.
Notre réunion Africa Antiqua s'est déroulée de façon tout à fait exceptionnelle sur deux jours, toutefois, certains d'entre nous ont prolongé leur séjour au-delà et ont pu ainsi profiter des structures de recherche de la MMSH.

Mercredi 2 avril

Une première réunion hors de la MAE de Nanterre, nécessitait de notre part une présentation préalable du projet Africa Antiqua. C'est ce qui a été fait au cours de cette première matinée devant les chercheurs du Centre Camille Julian et leurs doctorants. L'objectif étant, outre, la présentation de notre projet de recueillir les remarques et les impressions des personnes présentes. En plus des 22 doctorants et jeunes chercheurs, venant non seulement d'Aix-en-Provence et de Marseille, mais aussi de Montpellier, Lyon, Rouen, Lille et bien sûr de Paris, étaient présents Mesdames Véronique Blanc-Bijon et Catherine Virlouvet et Messieurs Patrice Pomey, Directeur du Centre Camille Jullian, Michel Bonifay, Jacques Gascou, Jean-Paul Morel et Pol Trousset.
Après un mot de bienvenue, M. Patrice Pomey a présenté les activités de recherche et les ressources du CCJ. Il a ainsi rappelé que plusieurs programmes de recherche étaient en cours ; concernant par exemple, le littoral nord-africain (Pomey, Trousset), les villes comme Carthage, Nabeul et Cherchel (Bonifay, Leveau, Morel, Gascou), la production artisanale (Virlouvet, Morel) et la céramique (Bonifay, Morel), ainsi que l'épigraphie (Gascou). Cette activité de recherche trouve naturellement sa place dans la revue éditée par le Centre, Antiquités africaines, dirigée maintenant par Mme C. Virlouvet, et dont Mme V. Blanc-Bijon assure la continuité.
M. P. Pomey a aussi rappelé que le CCJ faisait partie d'une structure plus vaste, la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme (MMSH) qui regroupe d'autres unités de recherche parmi lesquelles figurent l'Institut de Recherche sur l'Architecture Antique (IRAA), le Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne (LAMM), le Laboratoire d'Economies, Sociétés et Environnements Préhistorique (ESEP), bien sûr le Centre Paul-Albert FEVRIER (CPAF) et enfin L'Institut d'Etudes Africaines (IEA) et l'Institut de Recherches et d'Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM) qui prolongent la recherche sur le monde Antique. Passant aux outils dont dispose le centre, P. Pomey a ensuite rappelé l'importance de la bibliothèque qui recèle, pour nous africanistes, des joyaux, notamment les Revues de la Société archéologique d'Afrique du Nord.
En plus de l'ensemble de la bibliothèque de P.-A. Février,- essentiellement constituée d'ouvrages, de photocopies d'articles, de tirés-à-part et de photographies sont consultables à la bibliothèque du CCJ-, une photothèque, une aérophotothèque, et une cartothèque constituent le fond documentaire qui fait de cet établissement un pôle incontournable pour les doctorants et les chercheurs africanistes. A titre d'exemple, nous avons découvert que la photothèque fut enrichie par P.-A. Février de plus de 20.000 clichés, concernant la mosaïque, l'épigraphie, l'architecture, l'urbanisme des cités d'Afrique (spécifiquement d'Algérie), toutefois, on estime à plus de 40 000 les clichés du CCJ. D'autre part, l'aérophotothèque relative à l'Algérie, au Maroc et à la Tunisie attend d'être classée et inventoriée pour pouvoir être utilisable plus commodément. Quant à la cartothèque P. Pomey a rappelé que son inventaire était en cours et qu'il était mené en commun avec l'Institut de Recherches sur le Maghreb Contemporain (IRMC) dont les locaux se trouvent à Tunis. A ce propos, V. Blanc-Bijon a signalé que le CCJ disposait de 700 cartes et a insisté sur les problèmes de droit de diffusion que nous risquons de rencontrer dans le cadre de notre projet de numérisation des cartes concernant l'Afrique. Elle a toutefois indiqué que le CCJ participait à un programme initié par l'École Française de Rome, ayant pour but l'établissement d'une " carte de répartition " et de localisation des archives en France. Ainsi, faute de pouvoir reproduire des documents, signaler leur emplacement constituerait déjà un pas vers l'amélioration de la circulation de l'information.
Le CCJ possède également les archives de certains chercheurs, archéologues, architectes, ayant travaillés en Afrique, ainsi que les archives des Brigades Topographiques. Quant aux archives de Paul-Albert Février, en revanche, elles ne sont consultables qu'auprès des Archives départementales de Bouches-du-Rhône (Aix-en-Provence) sur demande auprès de M. J. Guyon ou M. M. Fixot. Il ne tient qu'à vous d'adresser une demande auprès du CCJ si vous désirez consulter ces documents.

A l'issue de cette introduction au CCJ nous sommes passés à la présentations du projet Africa Antiqua :
Meriem Sebaï a exposé les motivations et la 'philosophie' de cette initiative : inscrite dans le cadre universitaire mais totalement informelle Africa Antiqua est complémentaire des Séminaires et Ecoles Doctorales auxquels nous sommes tous rattachés. Elle a notamment expliqué pourquoi il nous semblait important de créer un espace de réunion entre doctorants et jeunes chercheurs uniquement. Loin de rechercher la marginalité il nous semble plus facile, moins intimidant pour un débutant de prendre la parole et de s'exprimer au milieu d'étudiants que face à des Professeurs et à des chercheurs, souvent très impressionnants. Le but est essentiellement de permettre à un doctorant et/ou jeune chercheur de tester une communication face à un auditoire qui par ses multiples pôles de recherche permettra d'affiner, de réélaborer ou d'approfondir son propos.
Soucieux de rendre compte de notre approche de l'Afrique, Hédi Dridi a commenté le logo qui contribue à définir notre " identité " : bien que centrés sur l'Afrique (médaillon symbolisant l'Afrique) notre ambition est d'étudier l'Afrique antique dans son contexte méditerranéen et de rassembler les jeunes chercheurs travaillant sur toutes les rives de la Méditerranée, voire au-delà, afin de confronter les expériences et les problématiques (carte de la Méditerranée). D'autre part, Africa Antiqua n'est pas un espace de rencontre coloré éthniquement ou culturellement, nous veillons tout particulièrement à en préserver le caractère trans-méditerranéen. Hédi a notamment fait part de nos réticences face à la proposition d'en faire une association lors de la toute première réunion.
Mohamed Benabbès a présenté le support matériel de notre activité, le site Internet d'Africa Antiqua et les différentes rubriques qu'il comporte, rappelant qu'il matérialise notre volonté de mettre en commun nos connaissances et de les partager avec ceux qui ne peuvent pas facilement accéder à certains documents. Il a ainsi mis l'accent sur l'importance d'un tel outil pour assurer la circulation de l'information entre chercheurs travaillant sur l'Afrique (comptes-rendus de nos réunions, ou d'ouvrages récents, espace de rencontres virtuelles grâce à notre boîte aux lettres : africaantiqua@free.fr, multitude d'information concernant les lieux de la recherche en France) et appelé les auditeurs à l'enrichir de leur commentaires, de leurs observations ou de leurs comptes-rendus (faites un tour sur http://africaantiqua.free.fr ainsi que sur http://histoire-univ.paris1.fr/africaantiqua/ )
Enfin, nous avons exposé nos projets futurs : versions anglaise, italienne, allemande, espagnole et arabe du site, élaboration d'une Bibliotheca africana qui regrouperait certains textes rares ou difficiles d'accès à la fois pour les doctorants résidants en France mais aussi pour nos camarades maghrébins, mise à disposition des feuilles des Atlas Archéologique de la Tunisie et de l'Algérie ; organisation de réunion dans d'autres universités de province, choix d'un thème transversal de réflexion pour une journée d'étude pour l'année 2004.
Il nous a semblé important de rappeler qu'Africa Antiqua ne possède pas de statut légal, qu'elle n'est pas une association, ne se rattache à aucun professeur, à aucune université. Africa Antiqua est juste un espace de rencontre, de discussion, d'échange, et par le biais du site Internet une passerelle de circulation de l'information. Nous espérons, ainsi, susciter des initiatives similaires qui permettraient l'établissement d'un réseau scientifique, informel et amical.
Nous avons ensuite sollicité le commentaire des Professeurs et Chercheurs présents.
M. P. Pomey, s'est félicité de la " spontanéité " de cette initiative. Il nous a vivement conseillé de nous familiariser avec les outils de la MMSH et de prendre contact avec les chercheurs du CCJ.
M. J.-P. Morel, a qualifié Africa Antiqua " d'initiative intéressante et intelligente ". Il a évoqué un groupe informel similaire dont il faisait partie alors qu'il était membre de l'Ecole Française de Rome, I Cari Amici. Par ailleurs, il a rappelé l'existence de structures ayant pour objet de réflexion l'Afrique Antique, autrement dit la SEMPAM anciennement Commision de l'Afrique du Nord du CTHS, qui a pour vocation d'intégrer les travaux de jeunes chercheurs.
M. Pol Trousset, a rappelé l'existence d'un établissement à Aix, Les archives d'Outre-Mer qui abrite un certain nombre de documents intéressant l'Afrique du Nord Antique.
Mme Catherine Virlouvet, a insisté sur l'importance d'une approche transversale de la Méditerranée. Elle est en outre revenue sur la revue Antiquités africaines pour nous encourager elle aussi à envoyer des articles potentiels.
M. J. Gascou a signalé qu'aux archives d'Outre-mer, il existait notamment certaines revues introuvables dans bons nombres de bonnes bibliothèques comme le Bulletin de Sétif, le Bulletin de Constantine etc ... Il a également rappelé l'existence de documents intéressants l'Afrique, entreposés dans les Archives de l'Institut de France à Paris (double des rapports adressés à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, comme par exemple les Archives des Brigades Topographiques).
M. Michel Bonifay a évoqué pour nous la céramothèque du CCJ où sont étudiés sur dessins la céramique provenant de nombreux sites d'Africa et de Gaule Narbonnaise, (Asadi, Rougga, Marseilles entre autres). Il s'est fait l'avocat de la cause céramologique en rappelant à quel point il était primordial pour les futurs acteurs de la recherche de ne pas négliger l'étude des ateliers africains qui sont encore extrêmement peu connus.
En début d'après-midi, M. Michel Fixot est venu présenter l'association P.-A. Février ainsi que la procédure d'attribution de sa bourse. Nous avons tous été particulièrement émus par l'évocation de la mémoire de P.-A. Février et nous nous sommes sentis en totale adéquation avec l'esprit qui anime l'association.
Avant de passer à la partie scientifique, Virginie Bridoux a présenté aux participants le programme des activités organisées par le Musée de Rouen dans le cadre de l'année de l'Algérie (voir http://africaantiqua.free.fr, rubrique Colloques et conférences).
Exceptionnellement, nous avions proposé à 4 étudiants Aixois de présenter leurs travaux en cours, ainsi, Imed BEN JERBANIA, Moheddine CHAOUALI, Bakhta MOKRAENTA, et Sondess GRAGUEB ont accepté de nous donner la primeur de leurs recherches.
Traditionnellement, toutes les personnes qui prennent la parole au cours de ces réunions remettent un petit résumé de leur exposé de manière à ce que nous puissions assurer une visibilité à nos réunions. (cf. annexe 1)
Ces exposés, denses et extrêmement intéressants, notamment pour ceux d'entre nous qui ne sont pas spécialistes des domaines considérés, ont évidemment suscité un grand nombre de questions et de discussions que nous avons prolongé autour d'une bonne table libanaise de la place des Cardeurs.

Jeudi 3 avril

La journée suivante fut consacrée d'une part à la discussion des projets futurs et d'autre part à la visite des différents laboratoires installés au sein de la MMSH. C'est Mme V. Blanc-Bijon qui nous a guidé tout au long de cette journée.
En reprenant la question des cartes topographiques et des modalités d'accès à ces fonds, Mme V. Blanc-Bijon nous a indiqué que l'IRMC (Institut de Recherches sur le Maghreb Contemporain) emploie une personne pour inventorier ses fonds. Cette question demeure cruciale pour les doctorants que nous sommes, nos difficultés à disposer des cartes de l'AAT ou de l'AAA, souvent inutilisables, non-photocopiables ou tout simplement non-consultables, ralenti et parfois bloque considérablement l'avancée de nos travaux. Compte tenu du fait que l'IGN (Institut Géographique National) a restitué aux pays du Maghreb les cartes les concernant ainsi qu'un certain nombre de vues aériennes, avoir l'occasion de travailler sur des cartes topographiques relève du parcours du combattant !
Ainsi, il est intéressant de savoir que dorénavant nous pouvons par l'intermédiaire de l'IRMC, de l'IREMAM et du CCJ, avoir connaissance du lieu d'archivage des cartes topographiques et archéologiques du Maghreb (excepté le Maroc).
Dans ce contexte difficile, une autre information a son importance : la rédaction d'Antiquités africaines a engagé un informaticien-infographiste dont l'un des rôle est de scanner les cartes du CCJ à la demande, dans la mesure du possible et en comptant un délais de quelques semaines voir de quelques mois. Il en est de même en ce qui concerne les fonds photographiques, peu utilisés actuellement. Nous sommes autorisés à consulter ce fonds, voir à le publier dans le cadre d'un article, à condition, d'accompagner la photographie de la mention " fonds CCJ ".
Nous avons ensuite discuté des réunions en Province. Nicolas Schmaltz, s'est dit prêt à organiser une réunion à Lille 3 dès la rentrée universitaire prochaine. De même, Céline Brun a proposé d'explorer la possibilité d'organiser une réunion à Lyon. Ses démarches semblent avoir reçu un accueil favorable et nous nous mettrons au travail pour préparer au mieux ces prochains déplacements. Cette question nous a permis d'aborder un projet qui nous tient particulièrement à cœur, celui d'une journée d'étude organisée autour d'un thème. Ce projet mûrit lentement. Pour le moment, trois thèmes ont été proposés :

  • " Histoire et historiographie du Maghreb Antique "
  • " Comment on écrit l'histoire de l'Afrique Antique "
  • " L'Antiquité chez les auteurs arabes (VIIème-XXème siècles) "

C'est ainsi posée la question de la présence de chercheurs confirmés et de professeurs (en tant qu'auditeurs) susceptibles de donner des avis fondés sur le niveau scientifiques des contributions.
La matinée s'est achevée sur une remarque de Mme V. Blanc-Bijon à propos de l'utilité d'un inventaire commenté, d'un 'audit' des bases de données scientifiques et des sites Internet à vocation professionnelle dans notre domaine. Cette question nous préoccupe particulièrement puisque nous insérons des commentaires sur les différents sites avec lesquels nous établissons un lien sur Africa Antiqua.
L'après-midi a été consacrée à la visite de la plupart des laboratoires de recherches abrités par la MMSH.
Sofiène Ben Moussa nous a présenté les recherches en cours dans le domaine de la Préhistoire et nous a fait visiter le laboratoire ESEP. Nous avons tous été très impressionnés par le travail fait dans le cadre du NESP (Nouvel Espérandieu), catalogue informatisé des sculptures romaines de Vienne et de son territoire. Nous avons trouvé un immense intérêt à la visite de la cartothèque, de l'aérophotothèque, de la photothèque et du laboratoire photographique dépendant du CCJ. De plus, nous avons pris le temps de découvrir également la Médiathèque et ses réserves, tournées plus particulièrement vers le Monde Arabe et Musulman (IREMAM et IEA). L'après-midi s'est achevée par la rencontre avec M. Bonnifay et le laboratoire de céramologie intégré au Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne (LAMM). A cette occasion, M. Bonnifay nous a présenté un panorama des techniques d'études de la céramique et des étapes indispensables à l'identification et à la localisation des ateliers.
Nous tenons à remercier l'ensemble des chercheurs qui ont eu la gentillesse et la patience de prendre un peu de leur temps pour nous accueillir et nous permettre de nous familiariser avec la MMSH. Ces deux journées nous encouragent à poursuivre notre itinéraire à travers les pôles africanistes des universités françaises afin d'approfondir et de susciter les contacts entre doctorants et chercheurs.

Hédi DRIDI

Mériem SEBAI

Mohamed BENABBES


ANNEXE 1 : résumés des exposés présentés

Moheddine CHAOUALI, Grands domaines de la Moyenne Medjerda sous le Haut Empire

Les terres de la Moyenne Medjerda (Bagradas) étaient toujours fertiles, elles représentaient la majeure partie des propriétés royales de l'époque numide notamment de Massinissa. Après sa mort de ce dernier, ces domaines ont été légués à ses nombreux héritiers. C'est ce qu'a donné ensuite les grands saltus de l'époque romaine. Une bonne partie des riches terres de la Moyenne Bagrada a été confisquée par Néron pour former désormais les grands domaines impériaux, gérés par des chevaliers et des affranchis de l'Empereur. Ces grand saltus représentaient la base de la propriété foncière dans la Moyenne Medjerda pendant toute l'antiquité romaine. Ceci n'excluait pas néanmoins l'existence, à côté d'eux, de la petite propriété. Mais, cette dernière était progressivement absorbée par les grands domaines impériaux ou même privés, privilégiés par la loi de la concentration des capitaux. Les grandes propriétés privées finissent souvent par passer au fisc, pour des raisons sociaux ou même politiques.
Quels sont les grands domaines dans la Moyenne Medjerda ? et comment est-ce qu'on peut les localier ?
Les grands domaines connus dans cette région sont les suivants : Le saltus Burunitanus ; le saltus Philomusianus ; le fundus Villae Magnae Varianae est mapalia siga ; le saltus Neronianus ; le saltus Lamianus ; le saltus Thusdritanus ; le saltus Blandianus ; le saltus Domitianus ; le saltus Udensis ; le domaine du Vicus Augusti ; le saltus dit de Dar ed Riah ; un saltus à Henchir Sriu ; un saltus à Hammam Saiala ; un saltus à Henchir Gataa ; un saltus à Aîn Zaga ; un saltus à Ksar Mezouar ; un saltus à Ghardimaou ; un saltus prés de Dougga ; un saltus près de Thibar ; et un saltus près de Thuburnica.
Plusieurs de ces domaines ne sont pas encore précisément localisés. On dispose seulement quelques documents épigraphiques mentionnant le centre de ces saltus ou fixant certaines de leurs délimitations. En l'absence de ces témoignages très rares, l'examen des éléments topographiques (reliefs et cours d'eau) est très utile pour définir l'étendue de ces domaines et leur répartition.

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Bakhta MOKRAENTA, Le Medracen

Le Madracen ou plutôt Imadghassen est un mausolée de forme pyramidale mesurant 59 m. de diam. et 18, 50 m. de h. et orné de 60 colonnes d'ordre dorique. Il se trouve à 35 km au Nord-Est de Batna, au cœur du territoire de la tribu Massyle. On le date souvent d'avant la seconde moitié du IIIe siècle avant J.-C., donc sous le règne de Gaïa ou de Massinissa.
Les textes arabes du Moyen Age ont décrit sans trop de précision "Qbar Madgus". (le tombeau de Madghous). Cependant, Al-Bakri fournit quelques détails sur l'architecture de ce monument et ses éléments décoratifs.
L'exposée est illustré par des photos du mausolée, et notamment des belles photos aériennes conservées dans la photothèque du centre Camille Julian.

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Sondess GRAGUEB, Recherches sur la céramique islamique de deux cités princières en Tunisie : Raqqada et Sabra Mansouriyya
Les collections de céramique de ces deux sites qui ont été occupés respectivement de (876-909) et de (947-973), contiennent une série très importante de poterie commune outre la céramique monochrome et polychrome ou à reflet métallique.
Un classement typologique et chronologique sera effectué pour la céramique de chaque site, tout en soulignant l'apparition de nouvelles formes de céramique commune à l'époque islamique en Tunisie et en posant le problème de la continuité ou de la rupture avec l'antiquité tardive. Nous évoquons aussi les filiations avec la céramique des pays moyen-orientaux et la céramique de la méditerranée occidentale en l'occurrence l'Espagne et L'Italie du sud.
Une étude comparative des céramiques des deux sites sera établie, tout en se basant sur l'étude des formes, des couleurs et du décor.
Nous arrivons ainsi à mettre en évidence les caractéristiques de la céramique de chaque site et de vérifier s'il y a rupture ou continuation dans la production des deux sites.

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Imed BEN JERBANIA, Nouvelles données sur les lampes punique. (résumé non communiqué)