Notre cinquième réunion s'est tenue comme convenu le
30 avril à Nanterre, de 10h à 13 h. 9 étudiants
y ont assisté, 6 ont été excusés. Malgré
le petit nombre de présents, il faut saluer la présence
de Virginie Bridoux, Nicolas Schmaltz et Julie Wereich qui venaient
respectivement de Rouen, Lille et Montpellier.
Après une rapide présentation, Mohamed Benabbès,
Arbia Helali et Meriem Sebaï nous ont fait un compte-rendu
de la 1ère réunion organisée à Aix-en-Provence.
1-Compte-rendu de la journée à Aix-en-Provence
Nous en avons fait un compte-rendu très détaillé
que vous trouverez sur le Site d'Africa Antiqua, retenons tout de
même les motifs de satisfactions : ce premier déplacement
hors de la MAE de Nanterre était inscrit dans les projets de
rencontres scientifiques qui nous tenaient à cur. En
dehors des réunions de présentation, de travail et de
discussion qui nous ont occupé durant deux jours, nous avons
eu le plaisir de rencontrer un grand nombre de doctorants et de chercheurs
de la MMSH, maintenant que les contacts sont pris nous avons une meilleure
vision de la topographie scientifique d'Aix-en-Provence, il ne tient
qu'à nous individuellement de maintenir le lien et de l'entretenir.
Il faut aussi rappeler que bien que nous ne soyons pas une association,
quatre d'entre nous ont bénéficié de l'accueil
gracieux de la MMSH, M. Ilbert, directeur des lieux, avait fait mettre
à notre disposition deux studios. De même, Nicolas Schmaltz,
étudiant à Lille 3, s'est vu pris en charge intégralement
par son université. Nous remercions également Imen et
Imed Ben Jerbania qui ont accueilli chez eux deux parisiens. Tout
ceci prouve encore que notre initiative informelle et spontanée
rencontre un accueil chaleureux et suscite les bonnes volontés.
Autre motif de satisfaction, les réactions de l'ensemble des
professeurs et chercheurs du CCJ ont été très
positives et nous encouragent à persévérer.
Mohamed a ensuite brièvement évoqué les trésors
d'archives du CCJ : les cartes topographiques (700), la photothèque
(au moins 40 000 clichés), l'aérophotothèque
(plus de 160 cartons remplis de photos aériennes de l'Algérie,
du Maroc et de la Tunisie). Il nous a semblé que la bibliothèque
du CCJ et ses archives sont une étape incontournable pour tous
les étudiants dont la thèse possède un lien avec
l'Afrique Antique. De plus, il est également possible, sur
le moyen terme d'obtenir un scanning des feuilles topographiques de
l'AAA et l'AAT, ainsi qu'une liste des centres universitaires ou d'archives
qui détiennent des cartes ou des photos de l'Afrique.
Meriem a évoqué un moment très émouvant
du séjour. M. M. Fixot est venu nous raconter la création
de l'association P.A. Février. L'évocation de cet historien
que notre génération n'a pas connue nous a beaucoup
toucher ainsi que l'esprit dans lequel les ses amis et collègues
continuent de perpétuer son nom et son uvre. M. Fixot
nous a expliqué la marche à suivre pour les demandes
de bourse ainsi que pour les demandes d'hébergement pour ceux
qui veulent mener des recherches dans les bibliothèques d'Aix
(reportez-vous à la rubrique Bourse du site Africa Antiqua).
2-Agenda scientifique et publications
Parmi les rendez-vous scientifiques concernant l'Afrique nous avons
retenu :
- M. Christol, Uchi Maius, 30 avril 2003 à 17h à
la société des Antiquaires de France
- 5 mai, à Bordeaux, thèse de Ridha Ghaddhab
- 9 Mai, à Aix, MMSH, journée " regards
sur l'urbanisme des villes en Algérie, de l'Antiquité
au XXème siècle "
- 16-17 Mai, à Rouen, colloque consacré à
" Identités et culture dans l'Algérie
Antique ", dans le cadre duquel, Virginie Bridoux,
Mohamed Bennabbès, Naïma Abdelouahab et Amel Soltani
ont présenté des communications.
- 18 juin, Jussieu, journée en hommage à Y. Thébert.
Dans le cadre des publications récentes nous signalons la
parution des ouvrages suivants :
- Michel Tarpin, Vici et pagi dans l'Occident Romain, CEFR,
299, Paris-Rome, 2002
- X. Dupuis, Inscriptions Latines d'Algérie, II,3,
2003 Antiquité tardive, 10, 10, 2002 : Colloque sur l'Afrique
vandale et byzantine
Dans le cadre des activités archéologiques signalons
deux chantiers de fouilles en Tunisie
- à Jebel Oust (dans la région du Zaghouan)
- à Pupput (Hammamet sud)
La troisième partie de la réunion a été
consacrée aux exposés de V. Bridoux et M. Bennabbès
qui testaient dans le cadre d'Africa Antiqua leurs communications
respectives au colloque qui s'est tenu à Rouen le 16 et
17 mai dernier sous le thème : Identités et culture
de l'Agérie Antique.
Virginie Bridoux, La pénétration des produits
italiques sur trois sites numido-maurétanien,
Mohamed Benabbès, Les premiers raids arabes en Numidie
byzantine : Questions toponymiques,
Une discussion animée s'est poursuivie autour d'une bonne
table.
Mériem SEBAI
Mohammed BEN ABBES
Annexe 1 : résumé des deux exposés.
Virginie Bridoux, La pénétration des produits italiques
sur trois sites numido-maurétanien,
Mohamed Benabbès, Les premiers raids arabes en Numidie byzantine
: Questions toponymiques,
La fondation de Kairouan vers 670, par Okba ibn Nafe, au centre
de la Byzacène, marqua la volonté des Arabes de s'établir
durablement en Afrique du Nord, d'où les tentatives de pénétrer,
peu de temps après, en Zeugitane et en Numidie. La première
expédition arabe en territoire de Numidie fut l'uvre
d'Abu-l-Mûhajir, qui remplaça Okba pour quelques années
(674-682) et qui, à en croire certaines sources, aurait pu
atteindre la région de Tlemcen. Rétabli dans son poste
à Kairouan par le khalife Yazid, Okba se lança lui-aussi
dans un grand périple en direction de l'Ouest qui le conduisit
victorieusement, selon la légende, jusqu'à Tanger
et la côte de l'Atlantique. Mais, sur la route du retour,
il fut attaqué et tué à Tahûda, près
de Biskra.
Ces deux épisodes de la conquête arabe dans le Maghreb
centrale et occidental furent l'objet de grandes réserves
de la part de beaucoup d'historiens modernes comme R. Brunschvig
et G. Marçais. Ils ont été admis, néanmoins,
par d'autres chercheurs tels que Lévi-Provinçal et
H. Monès.
La présente communication propose une mise au point qui,
en révisant le corpus des traditions historiques arabes relatives
à ces deux expéditions, tente de montrer que les raids
de ces deux généraux arabes ont été
focalisés plutôt sur la Numidie centrale, essentiellement
sur la région de l'Aurès. L'examen des toponymes mentionnés
dans ces récits, nous a amenés à en déduire
que le point le plus occidental atteint par les Arabes au cours
de cette phase serait dans les environs du Chott el Hodna. L'uvre
militaire de Okba ibn Nafe en Numidie aurait essentiellement pour
objectif, suivant cette hypothèse, un contournement de l'Aurès,
où se concentraient les puissantes tribus berbères
de l'époque. Le trajet des troupes arabes correspond parfaitement
aux deux voies stratégiques du Nord et du Sud de l'Aurès.
La conquête du Maghreb occidentale n'est accomplie que quelques
décennies plus tard par Mousa ibn Nûsayr.
Discussion :
-Lamjed : remercie MB pour cet exposé très clair,
toutefois, il n'est pas d'accord avec son interprétation
qui exclue la ville de TLEMCEN comme étape du trajet d'Okba.
L'importance de cette ville au Moyen Age rend difficile de telles
confusions. Il rappelle que Tlemcen, désignait aussi bien
la ville que toute la " région de Tlemcen ".
D'autre part il n'est pas d'accord non plus avec l'identification
Lamis = Bellezma.
-MB : l'émergence de Tlemcen ne survient que lontemps après
les premiers raids arabes, au XIIème-XIIIème siècle
de n. è. , en revanche on ne peut pas parler de Tlemcen dans
un contexte byzantin (VIIe s.), car l'ancienne ville de Pomaria
était tombé dans l'oubli.
-MS : finalement Okba n'est jamais allé jusqu'au Maroc ?
-MB : oui, tout à fait.
-MS : Comment expliquer l'amplification du mythe d'Okba ?
-MB : C'est une évolution historique ultérieure, liée
essentiellement au rôle joué par la dynastie d'Okba
dans le Maghreb et l'Espagne, mais aussi au désir des écrivains
du Maghreb Extrême (Maroc) d'affirmer une ancienneté
dans l'islam comparable à celle de l'Ifriqiya